Historique du RHB

Au début il y euT guy corneau ...


En 1989, Guy Corneau publie son livre "Père manquant, fils manqué"

 

"Cet ouvrage ne traite pas seulement de l'absence physique du père; il s'interroge sur le silence qui isole aujourd'hui le père de son fils et qui donne au fils l'impression d'avoir été mal paterné. Et si ce père manquant avait engendré un fils manqué ? Cette question cruciale a amené Guy Corneau à se demander pourquoi l'homme d'aujourd'hui est si mal dans sa peau, pourquoi il a peur de l'intimité, pourquoi il redoute à ce point l'agressivité qu'il refoule au plus profond de lui-même, pourquoi il se sent obligé de jouer le héros, l'éternel adolescent, le séducteur ou le bon garçon... Pourquoi est-il si difficile de devenir un homme à part entière dans une société qui ne pratique plus aucun des rites initiatiques de l'adolescence ? Ce livre est important parce qu'il rompt enfin le silence. Et pour le fils manqué, sortir du mutisme est la seule manière d'en arriver à guérir le père blessé en lui." 

Une nuit d'avril 1992

Dans une chambre de l’hôtel Sylvia à Vancouver, je me suis réveillé à trois heures du matin avec l’idée de créer un réseau pour hommes au Québec, sur le modèle de celui créé par Vancouver M.E.N. La nécessité et la pertinence d’un tel réseau me sont apparues avec une clarté incroyable. De retour chez nous, les événements s’organisent très rapidement. La vingtaine d’hommes que j’ai contacté vibraient à l’idée. Officiellement, la réunion de départ eu lieu à Montréal le 9 Juin 1992, et le coup d’envoi fut donné deux jours plus tard avec le spécial radiodiffusé «Entr’hommes» concocté par Robert Blondin de Radio-Canada »

 

 

Texte fondateur des réseaux hommes

« La révolution la plus profonde est celle qui prend place dans le cœur d’un individu. Elle est le fruit d’une décision personnelle d’explorer sa sensibilité et de se connaître pour trouver la liberté et le bonheur. Elle consiste à devenir complètement responsable de soi-même. Le Réseau Hommes est un lieu d’entraide et d’amitié pour des hommes qui ont décidé d’entreprendre une telle révolution. Il leur offre un environnement qui soutient leur résolution intérieure. Le but du Réseau Hommes est de créer des contextes favorables à l’éclosion d’une façon plus épanouie d’être homme.»

Le Réseau Hommes, un « laboratoire expérimental »

« La masculinité a ses joies et ses bons côtés mais cette médaille possède aussi son revers : la rivalité, le renfermement sur soi et l’endurcissement. Le Réseau Hommes désire créer des lieux de partage et de réflexion entre hommes pour y explorer cet envers au sein d’une saine convivialité. Le réseau propose à ses membres de travailler en petits groupes de réflexion autogérés, c’est-à-dire, sans animateur professionnel ni psychothérapeute. Ce sont principalement des cahiers d’exercices qui proposent les directives de travail. Cette formule permet la création de petites communautés de partage qui stimulent et soutiennent le questionnement intérieur. En fait, le Réseau Hommes est un laboratoire d’expérimentation où se crée une véritable intimité entre hommes et d’où émerge une parole masculine dégagée des jeux de pouvoir et de séduction. Il s’agit en somme d’un laboratoire expérimental où chacun apprend l’autogestion et l’autonomie car c’est comme si chaque groupe était jeté dans l’aventure avec un petit kit ‘Faites-le vous-mêmes !’ »

« Au début, c’est la lune de miel, bien sûr, mais bientôt on rencontre des difficultés, des divergences de goûts et d’opinions, des conflits de pouvoir, etc… C’est alors qu’il faut devenir créateur. Le Réseau Hommes n’est pas un lieu où l’on trouve des réponses toutes faites, chaque groupe doit inventer sa façon de vivre cette exploration de l’identité masculine. Cette démarche poursuit d’ailleurs le travail accompli par d’autres groupes d’entraide pour hommes qui voient le jour depuis quinze ans au Québec et ailleurs dans le monde. Il épaule et continue aussi le mouvement de réflexion des femmes»

Pourquoi des groupes d’hommes ?

« Le Réseau Hommes ne veut pas regrouper les hommes en vase clos, en aucun cas il ne saurait s’agir des hommes pour les hommes. Au contraire, son action vise essentiellement à favoriser l’intimité entre les hommes et les femmes. Mais force est de constater que nombre d’hommes vivent dans une grande solitude intérieure. Ils ne sont pas habitués à partager leur sensibilité et souvent ils n’ont pas les mots nécessaires pour le faire. Le Réseau Hommes encourage la pratique de la parole et de l’écoute par rapport au ressenti. Il crée un lieu d’apprentissage dégagé le plus possible des opinions et des jugements de valeur, libre également des jeux de séduction et des méfiances qui existent parfois entre les sexes. Entre eux, les hommes sont moins gênés d’explorer qui ils sont et de confesser l’avouable comme l’inavouable. L’expérience de ceux qui participent à des groupes depuis plusieurs années nous enseigne qu’ils ont grandement amélioré leur capacité d’intimité avec eux-mêmes comme avec les autres hommes, avec leurs partenaires amoureux comme avec leurs enfants.»

 

Montréal, octobre 1994

En Belgique

Le premier groupe d’hommes se lançant dans cette grande aventure s’est constitué en 1992 à Montréal à l’initiative de Guy Corneau, qui en fut à la fois l’initiateur et le membre.

Nous devons la concrétisation belge de cette idée au psychologue Pol Marchandise, qui lors d’une tournée de conférences de Guy Corneau durant l’automne 1994 rassembla des hommes. A Pâques 1995, un grand rassemblement de ces hommes à Namur lança les premiers groupes. Le RHB était né!

Depuis lors, des centaines d'hommes qui ont vécu ou vivent encore l’aventure des groupes au sein du RHB.

 

 

Plusieurs événements ont associé des collaborations entre les réseaux hommes de Suisse, de Belgique, de France et du Québec.